Psychothérapie analytique en face à face
Le dispositif face-à-face est une façon plus subtile et contrôlée d’aborder le mouvement d’association d’idées dans la relation thérapeutique, de même que le processus transférentiel entre patient et psychanalyste, de sorte qu’un travail d’accompagnement et d’interprétation soit possible et produise l’effet attendu.
Le face-à-face, comme espace d’interaction à partir du contact visuel, a une fonction de soutien, de contenance et d’étayage face à des situations de vulnérabilité importantes telles que la dépression, la rupture, le deuil, l’angoisse. Il permet de renforcer nos capacités d’adaptation dans un environnement anxiogène pour mieux faire face aux situations et les rendre abordables, plus légères, plus acceptables. Une fois abordé, le face-à-face peut-être un premier pas vers une psychothérapie analytique plus profonde, centrée sur un travail sur le divan, dans un cadre psychanalytique plus classique.
Psychanalyse
La psychothérapie analytique est un aller vers-soi dans une claire profondeur. Elle facilite un état de détente et de relaxation permettant l’accès à une parole libre, écartée des jugements et critiques qui sont des rémanences des inhibitions qui nous conduisent vers l’auto-censure. La position allongée, nécessaire à ce travail, facilite le lâcher prise.
Le travail d’analyse, dans un contexte où les jeux des regards –celui du patient sur l’analyste, et celui de l’analyste sur le patient– s’écartent et laissent la place à d’autres perception de soi que celles du mental, favorise le travail associatif d’idées qui nous connecte aux représentations inconscientes, et induit naturellement cet « aller en arrière » vers nous mêmes et notre histoire –régression– laissant émerger les manifestations de l’inconscient –dont les rêves font partie– et leur expression dans la relation thérapeutique entre analyste et patient : l’inconscient ne surgit que par surprise, lorsque nous cessons de contrôler défensivement nos propos.
Cependant, lors de la première séance le patient ne s’allonge pas. Patient et analyste consacreront les premières rencontres à comprendre la problématique qui concerne la demande du premier, en face-à-face. Le divan ne sera utilisé que lorsque le travail sera réellement engagé.
La part d’infantile dans l’analyse
Si le travail d’analyse cherche une connexion aux représentations inconscientes pour induire un « aller en arrière » vers l’individu et son histoire, c’est qu’elle considère les expériences précoces, l’infantile donc, comme une pièce maîtresse de l’affliction adulte. Si celles-ci font retour derrière nos situations, c’est que l’infantile ne se dissout pas tel un vieux souvenir, mais retourne dans l’actuel ; c’est que tout en étant du passé, il participe du présent du sujet. Comme dit Albert Ciccone : « l’infantile ne renvoie pas seulement à une époque ancienne, mais correspond à la manière dont l’enfant toujours vivant à l’intérieur de chacun voit le monde, interprète les expériences, et à la manière dont il souffre et se protège de la souffrance ».
Pourquoi est-il essentiel alors de tenir compte de cet aspect infantile en soi ? Parce que l’infantile laisse des traces, et que l’adulte ne quitte jamais cette partie d’enfant.